
Entre camouflage et embuscade végétale
Il ne mord pas, il ne pique pas… mais il sait faire le mort comme personne.

Canachus crocodilus est un phasme de Nouvelle-Calédonie qui porte à merveille son nom. Avec son allure rugueuse et son comportement en embuscade, il évoque un mini-crocodile feuillu, paisible mais fascinant.
Un look de reptile, une âme de phasme
Sous ses allures de petit monstre , Canachus crocodilus arbore un corps robuste, recouvert de petites « épines », avec une texture presque écailleuse.
Sa teinte varie du beige au brun, camouflage se fondant parfaitement dans l’écorce et les feuillages. La femelle peut atteindre jusqu’à 9 cm, le mâle environ 5 cm — mais c’est sa ressemblance insolite avec le crocodile qui fait tout son effet.

Un comportement digne d’un prédateur… pacifique
Ce phasme ne chasse pas, mais il attend, immobile pendant des heures, dissimulé parmi les feuilles, même si elles ont séché. À la moindre alerte, il peut se figer comme s’il était mort… ou fuir à toute vitesse.
Un art de l’embuscade végétale qui renforce la capacité d’observation : on le cherche longtemps, on le contemple toujours.

Défense douce… à la mode Canachus
Même s’il reste un phasme plutôt placide, calme et manipulable, Canachus crocodilus partage un point commun étonnant avec les phasmes cuirs du genre Calcarata : l’usage défensif de ses pattes arrière.
Là où les Calcarata sont vifs, nerveux et peuvent pincer fort, Canachus crocodilus reste un compagnon docile, apprécié pour sa sérénité et sa curiosité sans agressivité.Il peut exercer une petite pression — un “mini-pincement” — lorsqu’il est manipulé, c’est tout.
Ce qu’il mange…
Côté régime alimentaire, il n’est pas compliqué : ronces, lierre, chêne, millepertuis, hêtre, noisetier… tout y passe. Il semble apprécier la variété et se nourrit avec appétit, dès ses premiers jours.
Comment il vit…
Il vit dans des milieux sombres et humides, se cache dans les écorces, pond dans des substrats doux. L’incubation dure environ 5 mois, donnant naissance à de jeunes phasmes épineux d’environ 2 cm. Il aime l’humidité mais pas la vaporisation directe.

Le phasme pousse l’opercule pour s’extraire de l’oeuf

Une biodiversité discrète qui mérite l’attention
Parce qu’il est rare.
Parce qu’il est méconnu.
Et surtout parce qu’il incarne cette biodiversité discrète, précieuse et surprenante.
L’observer, l’élever, le comprendre, c’est une manière de renouer avec le vivant qui « rampe », tel le crocodile, qui ne fait pas de bruit, mais qui joue un rôle dans les écosystèmes et dans notre regard sur la nature.
Envie d’aller plus loin ?
Pour les curieux qui souhaitent en savoir plus ou observer de près cette espèce fascinante, quelques éleveurs passionnés participent à sa préservation et à sa diffusion en milieu amateur. Leur approche respecte le bien-être des insectes et favorise la connaissance de leur biologie.
Canachus crocodilus n’attend que vos feuillages pour continuer son aventure
